J'habite chez un copain.

Elle n’avait pas lâché une seule seconde la main d’Enzo. Si chaude et si précieuse, elle la conservait précieusement dans la sienne. Le dit concerné semblait un peu songeur, réfléchissant apparemment à diverses choses. Miki avait lâché un soupir de plaisir en l’observant. Elle passait de ses yeux à sa bouche puis à ses bras et puis encore à ses lèvres. Un désir violent de le prendre dans ses bras et de ne faire qu’un lui serrait le cœur. Elle se retenait du mieux qu’elle pouvait pour ne pas le gêner.

Elle sursauta quand il lui dit qu’ils étaient arrivés. Sans même le remarquer, ils avaient fait un paquet de chemins ; ils avaient même passer la porte de l’établissement sans un bruit et montés les étages. La jeune fille n’avait fait qu’être en transe, totalement omnibulée par l’être à ses côtés. Comment être à la fois aussi chieur et aussi tendre ? Comme pour chercher la réponse elle s’était encore une fois fixée sur son visage, le dévorant dans l’idée le croquer. D’ailleurs, les cannibales mangent leurs victimes car ils les veulent à tout prix en leur possession. Elle avait vu ça une fois à la télé…

« Ce serait dommage de te manger… » Dit-elle sans trop savoir si elle lui disait à lui ou à elle-même.

Miki avait lâché la main d’Enzo et entrait déjà dans la chambre. Les autres garçons dormaient, paisiblement. Elle se retourna alors et se retrouva face à son prince. Même dans le noir elle pouvait décrire son visage, incapable de s’en détacher. Ses doigts se posèrent sur le visage laiteux du garçon, délicatement. Ils parcourent ses pommettes puis glissèrent vers ses lèvres qu’elle caressa quelque seconde avant de se rapprocher, lentement, sans que ce ne le soit trop. Elle brûlait déjà d’envie à seulement quelques centimètres, ses doigts devenant tremblants. Elle ne les retira qu’au moment où elle frôla ses lèvres en laissant leurs souffles se mêler et ne faire plus qu’un. N’en pouvant plus elle s’agrippa au visage de sa moitié, mêlant ses doigts à ses cheveux puis finissant par l’embrasser sur le haut des pommettes, sur la paupière puis sur le front.

« Gomen... »

Gênée, craquante dans a nuit avec ce regard brillant, elle était pardonnée d’avance. Elle s’écarta pour enlever ses tennis et son pull ainsi que ses papiers d’identités dans la poche arrière de sa mini-jupe. Elle n’était plus qu’en débardeur, prête à se coucher habillée comme ça si ne voulait pas trop la voir dénudée bien que cela ne l’aurait guère dérangée. Miki serait même capable de ne dormir qu’en petit culotte/débardeur.

Enzo regardait droit devant lui contrairement à Miki qui restait désespérément accrochée à lui. Ils n'avaient pas échangé un seul mot depuis qu'ils avaient décidé de rentrer. Prenant tout leur temps, il prolongeait ce moment conscient passer avec l'autre. Chacun d'eux ne souhaitait plus que tout partager, que ce soit bon ou mauvais.

« Ce serait dommage de te manger… »

Enzo échangea un regard interloqué. Au début il pensait que c'était la fatigue qui l'empêchait de comprendre le sens de cette phrase mais, par la suite, il remarqua qu'elle n'avait aucun sens. Du moins pas sans les quelques explications dans la tête de Miki. Mais il n'y avait pas accès.

" De me manger... ? "

Ils pénétrèrent dans la chambre d'Enzo. Celui-ci ne voulut pas tout de suite allumer la lumière de peur de réveiller les deux autres belles au bois dormant. Ses yeux habitués à la pénombre, il ne fut pas surpris de voir l'ingéniosité de ses colocataires. Ils avaient défait leur lit, mit des oreillers sous les draps et ainsi, personne ne pouvait remarquer leur absence

.

* Encore... *

Ce fut le moment que choisit Miki pour exprimer sa passion. Enzo pouvait sentir ses doigts caresser son visage, la chaleur de sa peau parfumer la sienne. Elle joua un moment à caresser de ses lèvres, leurs propres jumelles avant d'y déposer un baiser long et passionné. Enzo passa son bras derrière son dos comme s'il voulait l'attirer contre lui en espérant qu'elle ne parte plus. Entravée, Enzo pourrait alors savourer pleinement sa présence à ses cotés. Miki déposa de petits baisers ici et là d'une extrême sensualité. Enzo lui réserva le même sort.

« Gomen... »

Pourquoi s'excusait-elle ? Enzo la regarda bouger ses lèvres en essayant parfois de les surprendre par les siennes. Front contre front, il avait tout le loisirs de savourer son souffle rapide, chaud et parfumé.

" Ne t'excuse pas. "

« Ne t'excuse pas. »

Miki esquissa un sourire. Son index se posa sur le visage laiteux du garçon, le caressant tendrement. Elle ne pouvait s’empêcher de s’excuser, sachant très bien que ses baisers n’en finiraient jamais. Il était si mignon…

« C’est de ta faute d’être aussi beau. »

Elle déposa un court baiser sur les lèvres d’Enzo, le considéra une minute puis s’écarta de son étreinte avec regret. La fatigue se faisait beaucoup trop lourde pour qu’elle continue rester debout. La jeune fille se laissa tomber sur le lit, bras grands ouverts.

« Tu m’as dit, ici même, que je n’avais rien de mignon. »

Sans même bouger elle lui parla d’une voix d’outre tombe, extrêmement fatiguée, mais cela l’inquiétait. Même s’il avait dit cela pour l’embêter, elle n’arrêterait pas de penser à ça dans cette chambre. L’inactivité dont son corps faisait preuve alors que son esprit bouillonnait, l’amena à se relever et à faire les cents pas, toujours en ruminant.

« C’était pas vrai, hein ? »

" Je ne le pensais pas. C'était juste des mots en l'air comme j'en dis souvent. "

Elle haussa un sourcil, cherchant la petite bête là où il n’y en avait pas.

« Ah oui ? Comme tu en dis souvent ? Qu’est-ce tu aurais pu dire d’autre… »

Elle s’efforça de chercher quelque chose mais son esprit bloquait la porte à tout. Demain elle aurait tout le loisir d’y penser, de retourner cette phrase à son bon compte. En attendant d’être ce jour-ci… Non… Ils étaient déjà à demain. Alors pour finir cette courte nuit, elle se jeta à nouveau sur le lit, la tête dans les couvertures.

« Dooodo. »

Sa main tâta la lampe de chevet jusqu’à ce qu’elle trouve le jean d’Enzo qu’elle tira doucement pour lui signifier de la rejoindre. Un sourire heureux sur les lèvres, les yeux clos, elle finit par ne plus avoir la force de tirer et les muscles de son bras se relâchèrent, laissant sa main pendante.

« Plus d’force… » Marmonna t-elle en sombrant petit à petit dans les bras de Morphée.

La pièce était emplie d’une chaleur agréable. Une chaleur qu’on retrouve le matin, tard, au fur et à mesure que les rayons du soleil traversent les vitres. Il devait être dix heure, peut-être un peu plus. Toute emmêlée dans les draps, car ne pouvant rester inactive même endormie, Miki continuait à somnoler tout en cherchant quelqu’un à ses côtés. Apparemment, l’oreiller semblait proche de l’idée qu’elle se faisait d’Enzo car elle l’agrippa et se roula en boule contre celui-ci. C’était donc avec un sourire satisfait qu’elle calait sa tête entre son oreiller et son plâtre. D’ailleurs, elle avait bien vite oublié ce bras monopolisé et s’en était vite accommodée. D’ici deux à trois semaines elle ne l’aurait plus…

« Enzo… »

Non. Ce n’était pas elle qui avait prononçé son prénom, sinon elle n’aurait pas cet air ennuyé. Quelqu’un venait troubler son sommeil en répétant plusieurs fois le prénom de son cheri à elle… Une fille ? UNE FILLE ?!

« Hein ?! Quoi ?! »

En sursaut elle refit surface avec de grandes marques sur la joue. Ses yeux embués cherchèrent une forme avec une paire de nichons énormes et un fessier d’hippopotame. Un truc à tuer en somme. Sans attendre d’itentifier la chose qui se tenait près de son prince elle se leva, arme en main, et commença à frapper à coup d’oreiller celui qui l’avait réveillé et qui maintenant était en train de réveiller Enzo.

« Itttteeeeeee ! Lâche mon cherrrrrriiiiiii ou je te coupe les té… »

Choc. Choc. Choc.

« Vous êtes ? »

Un homme, un asiatique, ressemblant fort bien à Enzo, la regardait comme une folle. Bon, d’accord, on pouvait lui accorder ce regard et d’ailleurs, coupable, elle rangea son arme derrière son dos. N’empêche, elle restait vraiment une folle physiquement : la mini-jupe, les bretelles du débardeurs se barrant littéralement et puis ces cheveux emmêlés… Mon Dieu. T_T Une vraie sauvageonne... Totalement sexy.

Quoi… Qu’est-ce que c’était que tout ça ? Ce brouillard dans sa tête ? Ce regard malveillant sur elle ? Elle bouillonnait de rage, rien que par ce regard. C’était son ennemi, elle le savait mais elle démarrait mal. Sa première balle avait ricoché et tué l’infanterie. Mince. Elle était en ligne de front.

" QUOI ? Qu'est-ce qui se passe encore ! On ne peut pas dormir tranquille ici ! "

Ses mains se posèrent sur ses cheveux et elle remercia le bon Dieu de lu iavoir donné une nature si lisse. Même s’ils étaient emmêlés, on pouvait facilement réparé ça. Sans même se sentir plus atteinte que ça par les cris du jeune homme elle s’attela à se coiffer rapidement et posa ensuite ses mains sur ses hanches. Prête à attaquer.

" C'est quoi ce cirque ?! Je ne t'ai pas inscrit ici pour que tu t'envoies en l'air avec la première traînée que tu vois ! "

Traînée ? Elle avait l’air d’une traînée peut-être ? Bon d’accord, il y avait quelques signes avant-coureurs mais on ne traite pas comme ça la fille la plus délurée de la planète. Ni une, ni deux, elle s’avance et attrape la cravate du beau monsieur. Elle la caressa de logn en large, réfléchissant à ce qu’elle allait dire puis remonta au nœud et le serra un max en le fusillant du regard.

« Alors déjà, quand on veut parler de quelqu’un et que ce quelqu’un est dans la même pièce, on s’adresse directement à lui. Ensuite, je n’ai ni coucher avec votre fils.. Même si c’est bien dommage… » Elle esquissa un sourire charmeur à l’intention du concerné puis revint au père. « Et je ne suis pas une prostituée. Et d’ailleurs je tiens à les défendre. C’est le plus vieux métier du monde et ce n’est pas la prostitution qui est un crime mais ceux qui en profitent. Ensuite, si seulement, rien qu’une seconde j’avais été une prostituée cela veux dire que vous avez pensez rien qu’une seconde que votre fils ait pu aller faire les trottoirs. Vous me décevez sur les deux plans : La politesse envers les femmes et envers votre fils. Vous vous en fichez ? Moi aussi. Vous allez en bavez. »

Sur ce elle resserra une dernière fois le nœud à cravate puis alla rejoindre Enzo. Elle se plaça derrière lui et posa ses mains sur ses épaules. Se retenant à peine de soupirer, elle s’adressa au jeune homme.

« J’ai bien fait ? Et encore, je n’y aie pas été à fond. »

" T'es allée trop loin... "

Elle fronça les sourcils et fit la moue.

« Trop loin ? Tu es sûr ? C’est le minimum ça… »

Comme elle voyait arriver la chose vers elle, son regard se corsa et elle reporta à nouveau son attention sur le père à Enzo. Derrière celui-ci elle serra les poings et mima l’onomatopée : « Bam, bam ! » avant de repasser derrière le concerné et d’aller chercher son pull qu’elle enfila rapidement. Là, un peu plus habillée, elle semblait toujours aussi négligée mais peut-être un peu plus décente.

" Pour qui elle se prend !? Enzo, si tu continues à la cotoyer je te coupe les vivres ! T'entends ! Arrête tes gamineries ! "

Un sourire carnassier aux lèvres elle le pointa du doigt et éclata d’un grand rire.

« C’est du chantage ! Vous êtes aussi riche que vous êtes idiot. Pourquoi cela à déteint sur votre fils… Enfin… Je pense qu’i la plus de goût… » S’interrogeant désormais sur ce sujet, ses yeux se posèrent sur une pile de livre qu’elle fixa longuement en marmonnant que son fils possédait au final la même idiote mais qu’elle lui avait été utile puisque cela avait créé quelques liens.

« Enfin ! Moi, je m’en vais. Quand on sera décidé à m’expliquer pour ce monsieur là crie inutilement sur toi alors que normalement c’est à moi de le faire, je reviendrais. »

Comme le monsieur en question allait dire quelque chose elle s’approcha de lui tira encore sur sa cravate.

« Attention. Je peux vous péter le nez, vous arrachez les yeux et les manger en trois secondes trois quarts. »

Sur ce, elle afficha un sourire parfaitement serein, récupérar ses papiers au cas où le paternel aurait fait des recherches pour la renvoyer chez ses parents puis elle passa la porte.

[Pour qui tu la prends, mdr ? XD Naa, j’avoue que j’y aie pensé… x’)]

Non, ce n’était pas son genre les ragots, de plus, lorsque les gens criaient trop fort, on pouvait largement entendre ce qu’il se disait mais Miki n’avait pas écouté, même quand elle le pouvait. Elle était restée le dos contre le mur, les yeux clos, en faisant le vide dans son esprit. Il fallait à tout prix qu’elle se relaxe…

Quand Enzo rouvrit la porte, elle releva son visage en plein doute. Elle se demandait bien comment la discussion avait dégénéré et si Enzo avait su échapper au crime parce que, non franchement, il y avait de quoi sacrifier deux cents bœufs sous le coup de la colère. Pas qu’elle soit vexée, non non. C’était assez intéressant d’avoir quelqu’un qui lui résistait comme ça. Elle saurait le rallier à sa cause à elle. En attendant, elle aurait bien aimé savoir ce qui s'était passé dans cette chambre, exactement.

« Enzo… »

Presque un long soupir, elle ne réussit même pas à achever sa phrase. Elle n'avait pas coeur à l'intérroger pour tout de suite, et puis elle se doutait qu'il s'étaient tout les deux disputés. Alors, pour le réconforter, elle lui sauta au cou avec joie ; l’enroulant de ses bras, nichant sa tête avec tendresse au creux de son cou, elle lui chuchota à l’oreille des excuses.

« Je suis désolée de te faire faire engueuler par ton père. »

À vrai dire, elle n’avait pas bien compris que c’était soit elle, soit l’argent. En fait, elle ne voyait pas du tout son rapport avec l’argent et ils s’étaient juste disputés parce qu’elle était là où il ne fallait pas et au mauvais moment.
De façon à se faire pardonner elle lui déposa un baiser dans le cou et frotta son nez contre sa peau aux senteurs de caramel, comme les bébés sauf que ceux-ci, cette odeur, se trouve sur le crâne. C'est caractéristique chez eux.

« Tu sens le bébé. »

A chaque fois qu'il se disputait avec son paternel ça se finissait toujours de la même façon. Enzo referma la porte derrière lui avec rage et pensa même à chercher un moyen d'enfermer son père dans cette chambre. Son visage était contrarié à un point même qu'on aurait pu croire qu'il avait eu la plus grande dispute de sa vie. Ce qui n'était peut être pas faux. Il regardait fixement un point sur le sol et son dos s'était callé contre la porte. De toute manière son père devait être trop occupé à passer des coups de fils pour penser à sortir de là. Enzo c'était mûré dans le silence. Dieu seul savait à quoi il pouvait bien penser à ce moment là.

Pour faire la part des choses Enzo aurait eu besoin d'une immense concentration et de la patience. Mais il n'en avait pas.

« Enzo… »

L'adolescent préfera se taire car il se sentait capable de l'envoyer balader et de dire des mots qu'il regretterait par la suite. Cependant il l'acceuillit volontier quand elle passa ses bras autour de son cou et qu'elle se blottit contre lui.

« Je suis désolée de te faire faire engueuler par ton père. »

Mais Enzo continuait à rester prostré dans le sience. A croire qu'il en avait perdu sa langue. Les baisers le sortir cependant de sa torpeur. A son tour il imissa ses bras autour de la taille de Miki et se pencha sur son épaule.

« Tu sens le bébé. »

Il acceuillit la remarque avec un petit sourire à peine dissimulé. Et puis sa langue se délia presque par magie.

" Alors comme ça tu regrettes qu'on est pas passé la nuit ensemble... "

" Alors comme ça tu regrettes qu'on est pas passé la nuit ensemble... "

Miki cacha son sourire en se mordant la lèvre inférieure. Après tout, c’était bien vrai mais qu’il lui dise ça maintenant…

« Peut-être bien… »

En avait-elle envie ? Sûrement. Très envie ? Peut-être. Ce n’était pas pour autant qu’elle irait le faire tout de suite. Pour elle, ce sera, petit à petit mais on peut toujours s’attendre à ce qu’elle craque et qu’elle redevienne une vraie sauvage. Le genre de femme qui se plie à l’envie tout en essayant de commander. D’ailleurs, cette image la ramena à un Enzo en peau de bête…

« Tu n’est pas pressé de toute façon, mmh ? »

Elle se détacha de l’étreinte qu’il lui donnait pour aller fouiller dans une de ses poches. Elle en ressortit quelques billets, pas aussi gros que ceux du jeune homme, qu’elle agita devant lui avec un grand sourire.

« Je vais aller m’acheter quelque chose, ensuite je vais me trouver un petit boulot et je reviendrais en ayant l’air un peu plus fréquentable à ton père. »

Sur ce la porte s’ouvrit comme s’il eut entendu. Elle lui déposa un baiser sur la joue puis s’en alla dans les couloirs…

Un boulot. Quelques vêtements. Sereine. On pouvait résumer les choses ainsi. Avant de se chercher un travail elle avait flâné dans un ou deux magasins. Ainsi donc, habillée de noir et chic, elle avait pu trouver un travail dans un magasin de cosmétique. La paie pharamineuse qu’on lui avait annoncée avait faillit l’évanouir avant qu’elle ne se ressaisisse et accepte avec un sourire charmeur. Le fait est que son physique agréable y était pour quelque chose puisque son patron semblait aux anges.
Ce fut une longue journée mais terriblement profitable.

« Bye bye. »

Un de ses collègues l’avait ramenée en voiture jusqu’à son école pour lui éviter les métros et la longue marche dans Paris. Comme cela lui était plus partique elle accepta et arriva en moins de deux à destination.

« Merci. »

Troublée par le beau sourire qu’elle lui offrait, il agita la main tout rougissant. Elle referma la portière et le regarda partir puis ramena ses cheveux en queue de cheval. Elle avait chaud.

« Enzo ! »

Alors qu’elle venait d’apercevoir le garçon elle courait déjà vers lui, fière d’elle.

« J’ai un boulot, les vêtements qui faut et… Le reste de ton argent. J’allais pas te voler. »

Elle lui sortit les billets puis l’observa quelque secondes, inquiète.

« Ca va pas ? Et puis pourquoi tu sens le cramé ? »

Enzo qui avait subitement été attiré par un match de foot retransmit à la radio, c'était absenté un moment, laissant les plats mijoter... trop mijoter. Quand l'odeur lui parvint aux narines, il accourut à toute vitesse éteindre le feu sous la poelle. Une fumée noire et épaisse avait commencée à se répandre un peu partout dans la pièce. En bon homme sage, il se précipita vers la fenêtre et l'ouvrit d'une volée.

" C'est vraiment pas fait pour les hommes ce genre de travail... "

Il faillit tomber à la renverse quand il vit une voiture déboulée. Un homme était assis à l'avant tandis que Miki se tenait tout sourire à coté de lui.

* C'est qui lui ?! Arrête de la regarder !! Je vais lui en couler une ! *

Devant le visage tendre et charmeur du chauffeur, Enzo ne pouvait que s'emporter. Il dévalla les escaliers quatre à quatre et apparut tout essouflé devant le portail de l'établissement. Trop tard. Il avait déjà prit la fuite.
Voilà que Miki s'avançait vers lui gaie comme un pinçon. Plein de reproches il la toisa du regard. Il attendit sagement qu'elle parvienne à sa hauteur.

« Ca va pas ? Et puis pourquoi tu sens le cramé ? »

" C'était qui ? "

Le ton employé était sec et ne laissait présager rien de bon. Mais après tout il avait oser regarder SA Miki. Les poings sérrés, le visage crispé, il attendit une réponse.

" C'était qui ? "

Miki haussa un sourcil, prise au dépourvu. C’était pour ça qu’il s’énervait ? Un simple raccompagnement amical ? Elle pouffa de rire.

« Un simple collègue. »

Sans donner plus ample information, elle continua son chemin en se remettant à rire, le trouvant si mignon à se faire du soucis de cette manière. Elle n’était pas prête de le lâcher. Pas tout de suite. Pour l’instant elle voulait passer un maximum de temps avec lui et faire sa vie tranquillement.

Arrivée devant la porte de la chambre elle jeta un œil au couloir puis entra discrètement en laissa la porte entrouverte pour Enzo. Tout de suite elle remarqua dans quoi il s’était embarqué… La cuisine.

« Ce serait tellement plus simple s’il y avait un combini dans le coin. »

Miki lâcha son nouveau sac où il y avait quelques affaires pour se jeter à genoux sur le sol. D’un air désespéré elle regarda les traces de brûlures au sol.

« T’es vraiment pas doué Enzo ! »

Dans une position des plus agréables pour celui qui pouvait la voir d’en haut, Miki continua à observer le sol. Il s’était plaint la dernière fois qu’elle avait mit le bazar alors qu’aujourd’hui il se permettait de cramer la moquette… Elle lui ferait passer un sale quart d’heure pour avoir aussi et surtout gâcher de la nourriture alors qu’il ne devait même pas savoir allumer le gaz. Cet empoté ne pourrait pas survivre seul…

" Un simple collègue.. " Répéta t-il avec moquerie.

Il jeta un dernier regard en direction de la rue et chercha un regard malveillant ou une voiture qui faisait le tour du quartier pour la seconde fois. Rassuré, il put regagner sa modeste chambre. Pour manifester son mécontentement il se contenta de fermer la porte brusquement.

« Ce serait tellement plus simple s’il y avait un combini dans le coin. »

" Un combini ?... "

Il avait posé la question à voix haute mais en la murmurant. D'habitude chez lui, c'était les cuisiniers qui se chargaient de la basse besogne. Enzo avait du entrer deux fois dans toute sa vie dans une cuisine.
Il se racla la gorge comme pour effacer ce qu'il venait de dire

.

« T’es vraiment pas doué Enzo ! »

Il prit un air dégagé comme si cela ne le touchait pas.

" De toute façon, la cuisine c'est un truc de fille. "

Sans aucune raison, les images de la scène de ce matin passèrent dans sa tête. Ses doigts se refermèrent sur le poigné de Miki. Il l'attira vers lui et la prit dans ses bras.

" Laisse moi juste un moment comme ça. "

Elle l’écouta râler avec un petit sourire tout en haussant un sourcil, moqueur. La cuisine, un truc de fille ? Les grands chefs cuisiniers de ce monde sont majoritairement des hommes. Elle aurait pu lui faire un exposer sur ses préjugés et maladresses innombrables. D’ailleurs, elle était prête à répliquer mais elle sentit qu’on la soulevait du sol puis bientôt que deux bras l’emprisonnaient.

" Laisse moi juste un moment comme ça. "

Miki écarquilla grand les yeux et leva la tête vers lui. Qu’est-ce qui lui prenait tout d’un coup ? Ce n’était pas son genre de prendre l’initiative des câlins. C’était son truc à elle.

« Ca ne va pas ? »

Avec des talons elle faisait pratiquement sa taille alors elle pu allégrement atteindre ses lèvres pour les emprisonner avec les siennes. Bientôt, elle y mit tout son cœur et le fit basculer sur le lit en se tenant toujours près de lui. S’il ne se sentait pas bien elle allait le réconforter.

« C’est comme la nuit dernière ? Tu ne te sentais pas bien. »

Au moment où elle s’approchait encore de sa bouche, la porte s’ouvrit. Le retour du paternel. Décidément, elle n’était jamais dans de bonnes conditions pour l’accueillir à bras ouvert. La tenue et la coiffure, ok, mais la position…

Miki n’eut pas vraiment le temps de réagir que déjà la main d’Enzo s’était retrouvée devant son visage. Qu’est-ce qu’il avait contre lui cet homme là ? Ce n’était qu’un baiser un peu plus poussé, rien d’autre. Il avait bien du en faire plusieurs pour qu’elle se retrouve sur le jeune homme sur lequel elle était assise. Tout de même consciente de sa position elle se leva et resserra sa queue de cheval nerveusement.
Dans une telle situation elle ne savait plus très bien quoi dire alors elle se mura dans son silence tout en observant l’agitation prochaine.

Quand elle entendit le claquement de la porte elle était sûre de revoir son tendre mais c’était le père qui était resté.

« Pourquoi vous m’en voulez ? »

Quelle stupidité… Elle aurait du lui cracher quelque chose au visage, n’importe quoi ! Miki tu es trop gentil parfois… Cependant son regard reflétait parfaitement ses pensées et elle l’empalait sur place. Raah et puis pourquoi qu’i l’a fixait ce vieux bonhomme ? Elle se retourna et se pencha à la fenêtre qu’elle referma tout en observant à l’extérieur ce que faisait Enzo. Apparemment il discutait avec sa maman. Qui sait ce qu’ils étaient en train de se dire…

Pour ne pas exagéré la curiosité dont elle était malade elle s’éloigna de là où elle était pour faire à nouveau face au paternel. En l’observant, elle ne pouvait s’empêcher de penser à Enzo tant il lui ressemblait. C’était donc avec force qu’elle scruta ses moindres traits pour les associes à ceux de son chéri. Et puis la scène d’il y a quelques minute lui revint en tête et elle pria pour que cet homme n’essaie pas de reposer la main sur elle. Ca aurait été dangereux pour lui et puis… Comme ils étaient seuls, elle avait carte blanche.

Son père avait fait mine de se calmer et l'avait pris à part. Il avait presque exigé d'Enzo qu'il aille chercher sa mère qui attendait devant l'établissement. L'adolescent prit grand soin de le menacer une dernière fois que s'il touchait à un seul des cheveux de Miki il aurait à faire à lui. C'est donc peu rassuré et dans l'intention d'être très rapide qu'il quitta la chambre pour se diriger vers le portail d'entrée.

" Enzo, ne court pas enfin ! "

L'adolescent recconu sans peine la voix maternelle. Si les traits du visage de son père étaient tendus, ceux de sa mère étaient tendres et reposés. C'était elle qui avait apporté le peu de calme dans sa vie. Il n'arbora cependant aucun sourire à son égard, préssé par le temps. Mais sa mère ne l'entendait pas de cette manière.

" Ton père m'a dit que tu étais avec quelqu'un. "

Enzo souffla, complètement consterné par toute cette histoire.

" Ne t'en fais pas pour moi, d'accord ? Je vais très bien et je sais ce que je fais. "

Madame Nakamura posa une main tendre sur la joue de son fils fétiche. De toujours elle n'avait eu qu'Enzo pour supporter ce calvaire quotidien et aujourd'hui qu'elle ne l'avait plus ou pire que quelqu'un d'autre avait besoin de lui, elle se sentait terriblement seule. Sa main glissa vers le coeur d'Enzo qui ne quittait pas des yeux sa mère.

" N'en fais pas trop. "

Pendant ce temps, l'atmosphère pesait lourd dans la chambre. Le père d'Enzo était là, droit comme un piquet à regarder tous les faits et gestes de l'adolescente inquiéte. En regardant bien on aurait pu voir une certaine envie dans ses yeux. C'était sans doute pour ça qu'il ne supportait qu'elle soit avec Enzo. Savoir que lui pouvait avoir à disposition une fille aussi belle le mettait hors de lui. Il subissait cette liaison comme un echec amer.

Il remarqua le regard insistant de Miki. Il prit ça pour des avances et avança vers elle, le pas assuré. A mesure qu'il avançait, il voyait Miki reculer d'un pas, puis deux et enfin se heurter contre le mur. Sa main se placa juste à coté de la tête de Miki, s'appuyant ainsi sur le mur. Son visage s'approcha

.

" Qu'est-ce qu'il t'as promis pour que tu restes à ces cotés, hein ? De l'argent ? "

Un sourire carnassier que son fils avait hérité, se dessina sur son visage non sans charme.

" Laisse-le. Je t'offrirai bien plus. "

Mais qu’est-ce qu’il faisait à s’approcher comme ça ? Il voulait la tuer c’est ça ? Elle l’imaginait parfaitement avec une corde dans les mains ou même un fouet. Quoi que celui-ci pouvant être utilisé sous d’autres formes. Elle secoua la tête pour se vider de telles pensées. Quelle horreur.

" Qu'est-ce qu'il t’a promis pour que tu restes à ces cotés, hein ? De l'argent ? "

« Quoi ? De l’argent ? Son argent ? J’en ait rien à faire. L’argent je le gagne moi-même, en travaillant. »

C’était le pompon ça et puis voilà qu’il la prenait pour son gibier.

" Laisse-le. Je t'offrirai bien plus. "

Miki ouvrit la bouche, stupéfaite d’une telle avance. Bien que l’homme en face d’elle soit bourré de charme, il ne lui avait pas fait bonne impression et il la prenait vraiment pour une traînée. Elle était certaine de ne pas oublier ce détail.

« Sans façon. »

Elle apposa un doigt sur la poitrine du monsieur pour le pousser puis s’écarta de lui pour enfin respirer plus librement. Miki se retint d’exploser et alla carrément se coller à un autre mur de la chambre pour avoir une marge de distance. Comment est-ce qu’il avait bien pu penser l’acheter ?! Comme le voilà qui revenait à la charge, elle planta une main devant lui pour l’arrêter.

« Vous m’approchez encore une fois et je vous explose le bras en deux seconde et en prime, je vous offre mon cri merveilleux qui alertera n’importe qui à moins de dix kilomètres. »