Petit boulot [PV]

Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là à dire ‘bonjour’, ‘quel menu ?’, ‘merci, au revoir’… Elle avait l’impression qu’elle avait passé une éternité derrière ce comptoir, sourire et à enregistrer les commandes de centaines de clients plus ou moins aimable. Néanmoins, c’était son premier jour et il était presque terminé. À cette heure-ci il y avait de moins en moins de monde et le stress convergeait de moins en moins dans sa direction. Elle avait réussi le test d’aujourd’hui.

Miki se fit relayer par une collègue et disparut dans les vestiaires pour y enlever son pull. Elle crevait de chaud à cause des fourneaux juste derrière mais comme elle s’en était douté, la jeune fille avait mit un débardeur par-dessous et ne portait qu’une simple mini jupe en jean.
De retour aux caisses elle remit son insigne et sourit au prochain client avant de se rendre compte qu’elle le connaissait déjà.

« B’soir. » Dit-elle en le regardant à peine.

Un gargouillement assourdissant s'éleva dans l'air. Enzo plaqua une main sur son ventre alors qui arpentait courageusement les rues à la recherche d'une bonne boutique. Mais aucune ne lui convenait. Tous ces vêtements étaient trop occidentaux pour lui, l'asiatique type. Pourtant, pour quelqu'un dont le revenu était modeste, tous les vêtements se ressemblaient qu'ils viennent d'Asie ou de France. Mais pour quelqu'un dont le compte en banque dètenait assez d'argent pour sauver l'Afrique, le monde était différent. Il fallait non seulement que les vêtements plaises mais aussi qu'ils soient digne d'un être tel qu'Enzo.

* Paris, capitale de la mode... très drôle... *

Nouveau gargouillement. Cette fois c'était l'alerte de trop. Enzo chercha du regard un restaurant dont le menu était si chèr que seul les 1/10ème de la population pouvait s'en offrir un. Il parcourut ainsi toute l'allée principale, en vain. A part quelques grands restaurants français, il n'y avait rien. En se retournant pour faire demi-tour, il parcourut l'immense rue qu'il venait de suivre du regard. Rien qu'à l'idée de faire tout ce trajet une nouvelle fois, Enzo était fatigué.

En face de lui, il y a avait un fast food. Il soupira longueuement et hésita à y entrer. A peine arrivé devant la porte, une odeur infecte infesta ses poumons.

" Il y a vraiment des gens qui mangent ici ? "

Par curiosité, il entra. Les tables étaient si male réparties qu'il ne put retenir une grimace de dégoût. Partout des personnes plantaient leurs dents dans ce qui devait être des sandwitch. Jamais Enzo n'en avait mangé et après tout ce qu'on lui avait raconté, ce n'était pas l'envie qui l'assaillait.

Il jeta un oeil furtif vers la caisse.

* Une queue immense... *

En réalité il y avait seulement trois personnes devant lui, mais pour MONSIEUR c'était déjà bien trop. Cependant, prit au dépourvu, il s'aligna derrière eux et attendit. Quand enfin se fut sont tour se fut pour voir la personne qu'il detestait le plus.

" Toi ! "

* Elle me poursuit ou quoi ?! *

Et puis une idée [de génie] lui traversa l'esprit. Un sourire carnassier se dessina sur son visage. Il jeta un regard cirulaire sur les panneaux publicitaires.

" Donne moi tout ce qu'il y a sur ces murs. "

« Toi ! »

Miki leva les yeux vers lui et soupira, agacée par quelqu’un qui l’emmerdait rien qu’en existant.

« Oui moi. Ca te pose un problème ? »

La gérante se pointa juste au bon moment en se plaçant derrière Miki pour lui donner un petit coup dans le dos, histoire de lui dire d’être un peu plus polie. Elle leva les yeux au ciel et attendit que le jeune homme lui dise ce qu’il voulait.

« Donne moi tout ce qu'il y a sur ces murs. »

La jeune fille ouvrit grand la bouche, pantoise. Ses yeux allaient du visage du coq aux clients derrière. Elle ne pût réprimer un rire et tapota sur toutes les cases de la caisse avec une lenteur non négligée qui lui valu un nouveau coup dans le dos de la part de sa patronne plus un raclement de gorge.

*La prochaine fois qu’elle recommence, j’explose.*

Miki releva son beau visage au teint mat pour annoncer avec un énorme sourire le prix exorbitant de la chose.

« 158.80 € »

Par contre, il pouvait toujours attendre pour que la jeune fille aille courir chercher toute sa commande. Elle était donc restée plantée là, à le fixer avec une colère noire non justifiée de toute évidence. La patronne soupira puis s’en alla chercher à sa place tout ce qu’il y avait de prêt pour le client. Une fois revenue avec tout ce qu’elle pouvait porter, elle prit un grand sac où elle déposa divers boîtes de sandwiches, de frites… Quand au bout de dix minutes la commande eut été accomplie, Miki arracha l’argent des mains du jeune homme et encaissa e nse demandant bien comment il pouvait avoir tout ce liquide sur lui. Avant qu’elle ait pût avoir la réponse, sa patronne la tira en arrière.

« Au revoir et à bientôt, Monsieur. »

Bien sûr elle ne s’attendait pas à le revoir après le comportement de Miki mais elle, elle avait bien remarqué qu’il était riche et que cette commande allait lui rapportait beaucoup plus que d’habitude… La nouvelle aurait pût être plus aimable ! C’était un bon client qu’ils venaient sûrement de perdre et de plus, elle avait fait attendre tout les autres.
L’entraînant toujours avec plus de force aux vestiaires elle lui passa un savon.

« Vous êtes renvoyée. »

« Quoi ?! »

« Vous avez vu comment vous avez traité ce client ?! Il en paraissait tout retourné ! »

« Un fauche ton ouais… »

« DEHORS ! »

Miki remit son pull et attrapa son sac. Elle se dirigea vers la porte de derrière et la fit claquer assez fort pour que tout le monde entendent dans le fast-food. Il avait suffit qu’il soit là pour qu’elle se fasse renvoyer… Trouver un boulot et le garder n’était pas aisé pour elle mais qu’il soit là en plus… C’était le bouquet !

« Brr ! »

Surprise par le changement de température, elle se retrouva une nouvelle fois à se frictionner les bras énergiquement en public, telle une folle. Deux minutes plus tard, un ami à elle passa en voiture et s’arrête juste devant elle.

« Alors on est toute seule ? Tu veux que je te réchauffe ? »

« Avec plaisir. »

Elle lui fit un large sourire pour le convaincre que ça lui faisait réellement plaisir puis elle contourna la voiture pour ouvrir la portière quand soudain elle s’arrêta car elle venait d’apercevoir le coq. Rageuse elle se glissa dans la voiture.

« Tu as l’air plus fatiguée que d’habitude… »

L’homme se pencha sur la jeune fille qui devait bien avoir dix ans de moins que lui. Il l’embrassa dans le cou puis lui caressa la joue, l’air attendri. Miki semblait perdue, se demandant si ça valait la peine pour ce soir mas elle se laissa faire, sans rien dire. Puis il se rapprocha d’elle et déposa ses lèvres sur les siennes mais se rétracta au dernier moment car…

Tout en gardant ce sourire de charognard, il regardait fixement les faits et gestes de Miki. A deux reprises il voulut lui faire part de certaine recommandation, mais à chaque fois sa patronne le devançait. Il sourit de plus belle quand celle-ci plantait son vieux regard dans le sien. Il la trouvait particulièrement compétante comme patronne mais particulièrement vieille et laide. Sur le comptoire, un à un, les doigts d'Enzo s'écrasèrent sur la surface vitrée.

* A charge de revanche... *

Enfin la commande fut passée. Devant lui s'amassait une bonne dizaine de sacs dont il ne savait que faire. Certe il avait faim mais pas à ce point là. Alors qu'il aurait voulu se plaindre à Miki pour l'encombrement des paquets, celle-ci avait disparut.

" Heps ! Vous ! Ou est passée la serveuse ?! "

Derrière le file commençait à s'impatienter. Quelques uns avaient abandonné d'autre s'obstinaient sans savoir qui ils avaient en face d'eux. L'autre serveuse se tourna vers l'asiatique. Elle le toisa de son regard hautain. Enzo arqua un sourcil et elle prit une attitude plus normale.

" Heu je ne sais pas... "

Enzo ferma les yeux et soupira. Alors comme ça, elle avait réusssi à s'éclipser. Il frappa du poing la surface du comptoire et perdit son faux sourire.

" Reprenez tout ça. "

Enzo s'empara d'un paquet au hasard et laissa tout le reste sur le comptoir. Tout le monde regardait ce petit insolent qui s'était permis de commander plus qu'il n'en avait besoin... beaucoup plus. Pas gêné du tout, Enzo sortit du fast food. Après tout il avait payé tout ça.

Il plongea la main dans le sac de carton et sortit un hamburger emballa dans une boite de plastique bleue aux motifs grotesques. Il la regarda de toutes parts avec une mine de dégoût sur le visage, cherchant une faille. En apparence, il n'avait rien à dire si ce n'est que l'emballage était de mauvais goût.

Il ouvrit du bout des doigts l'emballage et aperçut vaguement deux tranches de pain de mie entre lesquels se tenait un steak surgelé et une sauce à l'aspect bizarre. Il osa à peine l'approcher de son visage de peur d'attraper une vieille maladie.

* C'est quoi ce truc ?! *

Et puis, son visage se tourna vers une voiture de sport rouge. Elle n'était pas aussi belle que sa limousine mais sympa dans son genre. Et là, il vit Miki monter à l'interieur. Elle était maintenant assise à coté d'un blanc bec qui se la jouait grand séducteur.

Il s'avança vers la voiture mine de rien. Il sorit de sa poche la clé de son casier et passa vers la voiture en prenant soin de la rayer de tout son long. Arrivé du coté de la fenêtre du conducteur, il lui fit son plus beau sourire.

" On s'amuse bien ? "

Miki leva les yeux vers Enzo qui était en train de rayer tout un côté de la voiture. Agacée mais légèrement amusée, elle tourna la tête vers son ami qui était resté figé, la bouche grande ouverte et secoué de tremblement. Avant qu’elle ait pût lui dire un mot il sortait de la voiture et fonçait vers Enzo. La jeune fille sortit de la voiture et lui courut après.

« Attends ! »

Trop tard. Il envoya un crochet droit des plus violent dans la mâchoire au jeune homme. Ses yeux suivirent la chute angoissante jusqu’à ce qu’elle comprenne que l’autre n’allait pas arrêter de cogner. Sans plus réfléchir que cela elle se précipita sur Enzo pour le protéger malheureusement cela n’était pas du tout du goûte de son ami qui l’agrippa par l’épaule et la secoua comme un vulgaire prunier.

« Dégage ! »

Il l’envoya valser sur le côté mais pas assez fort pour qu’elle s’écroule alors elle fonça sur lui pour lui faire rater la trajectoire de son coup de pied. À nouveau elle se posa sur le jeune homme en haletant de peur.

« Mais laisse le tranquille, merde !! »

Il revint à la charge mais cette fois-ci pour s’occuper d’elle. Il la souleva du sol et la gifla puis la fit se retourner en direction de sa voiture.

« Tu vois ce que c’est ça ?! C’est MA voiture. Et ce petit merdeux il a esquinter MA voiture alors toi tu va gentiment resté ici et m’attendre. »

« Va te faire… »

Il levait déjà son poing avant qu’elle n’ait pût finir. Ses mains se plaquèrent devant son visage pour se protéger puis elle attendit le coup.

Enzo s'attendait bien sûr à ce qu'il sorte de la voiture bien remonté contre lui. Il n'avait pas tord. La porte claqua d'un coup sec. L'adolescent ne perdit cependant pas son sourire et se préparait déjà au coup qu'on allait lui décocher. VLAN ! Une vive douleur s'empara de sa mâchoire tandis qu'il titubait en arrière. La lèvre ouverte il passa le dessus de sa main sur celle-ci. Elle se retrouva tâchée de sang.

* Salop, il frappe fort.. *

Quand il se retourna se fut pour voir le colosse s'en prendre au poids plume. Poids plume qui venait de le défendre, il devait le reconnaître. S'attaquer à quelqu'un de sa taille oui, mais à quelqu'un de plus faible certainement pas.

" Lâche la, t'entends ! "

Il accourut vers eux poings devant prêt à lui redonner ce coup qui l'avait pratiquement sonné. Arrivé à leur hauteur il attrapa le col de l'abrutit et le tira en arrière de façon à ce qu'il se retrouve face à lui.

" Il n'y a que MOI qui est le droit de l'emmerder,d'accord ?! "

Et ses phalanges s'écrasèrent sur le beau visage du conducteur. Il recula d'un bon mètre avant de tomber, cul sur le sol.
Enzo, n'étant pas suicidaire, se dêpecha de saisir le poigné de Miki et de l'entraîner dans une ruelle peut fréquentée.

" T'aurais pu choisir quelqu'un de mieux que cet abruti quand même. "

Il cola son dos contre le mur histoire de reprendre son souffle. Sa main rejoint sa lèvre ouverte.

" Ah ! Il m'a fait mal.. Regarde je saigne.. T_T "

Elle ne comprit pas tout de suite où est-ce qu’on l’entraînait. Elle suivait seulement Enzo qui courait vite devant puis tout d’un coup il la tira dans un endroit plus sombre. Elle s’aplatit contre lui puis l’écouta la sermonner. Cependant, elle n’avait plus la force de lui rendre son amabilité. Pas pour le moment en tout les cas.

« Ah ! Il m'a fait mal... Regarde je saigne… T_T »

Miki releva la tête vers le jeune homme qui saignait à grosse goutte. Son premier réflexe fût de chercher quelque chose dans son sac mais surprise… Elle l’avait oublié dans la voiture.

« Mon sac ! C’est tout ce qui m’appartient ! »

La jeune fille prit un air contrarié et décida de remettre ça à plus tard. En attendant elle prit la manche de son pull et essuya les lèvres ensanglantées du garçon. Une fois que la plupart du sang fût écoulé, elle prit son pouce pour stopper le sang.

« Voilà, maintenant tu ne saigne presque plus.. »

Ses yeux croisèrent ceux du jeune homme qui l’observait faire. Comme quand elle était gênée elle ne faisait que s’énerver, elle lui cria dessus.

« J’ai perdu mon sac à cause de tes conneries et en plus de ça mon job… J’ai plus rien. Content de toi ? »

Elle fronça les sourcils, franchement contrarié par cette perspective de n’avoir plus rien qu’elle-même puis elle relâcha la pression qu’exerçait son doigt sur la lèvre inférieur d’Enzo. Quand des pas précipités se rapprochèrent, elle attrapa à son tour le poignet du garçon pour qu’ils s’enfoncent un peu plus dans la pénombre.
Miki laissa le silence les envelopper sans que rien ne les gênent jusqu’à ce qu’elle repense à ce qu’il avait dit. Elle se tourna vers lui et avec un petit sourire elle lui donna un coup de coude.

« Hé ! Alors comme ça tu dois être le seul à m’emmerder ? Tu sais que j’ai des tas de gens qui m’emmerdent alors si tu veux faire le ménage pour être le seul j’ai une liste complète à te passer. »

Il la regarda s'exclaffer d'avoir perdu son seul bagage. En tant que personne posséder presque tout, il ne comprenait pas l'intêret démesuré qu'elle portait à ce stupide sac. Et en plus, encore une fois, tout était de sa faute.

Elle s'avança d'un pas rageur vers lui et appliqua sauvagement sa manche sur la plaie. Enzo fronça le nez sous la douleur et la sauvegrie avec laquelle elle semblait s'acharner sur l'ouverture.

" Tu veux me bousiller la lèvre ou quoi ?.. "

Après un constat plutôt juste, l'adolescent pu également s'aperçevoir qu'il ne saignait plus.

" Tu veux que je te félicite ? " Dit-il avec un air revêche.

Enzo se laissa glisser le long du mur aux briques froides. Il cala sa tête contre celui-ci et attendit que le temps passe et surtout qu'il reprenne son souffle. Au lieu de ça il entendait pester le sac-à-patate sur l'importance de ce pseudo-job et sac.

" Ca va, arrête de râler ! Je te racheterai tout ce que t'as perdu ! "

Enzo sentit les doigts fins de Miki se refermer à sur son poigné. Il fut littéralement projeté sur ses deux jambes et dû courir encore d'avantage. Il sentit vaguement le coup de coude de l'adolescente trop occupé à regarder derrière eux.

" S'ils sont tous comme lui, laisse tomber. "

« Ca va, arrête de râler ! Je te rachèterai tout ce que t'as perdu ! »

Miki secoua la tête d’un air triste puis se retourna pour voir si personne n’approchait. Comme apparemment tout était calme elle tourna la tête pour parler à Enzo.

« On achète pas les sentiments. Tout ce que j’avais dans ce sac, c’était des objets qui avaient de la valeur sentimentale. Tu es pénible à ne jamais comprendre au-delà de ça. Tu ne vois même pas plus loin que le bout de ton nez. Ton niveau de compréhension s’arrête à toi et encore j’en suis pas sûre. »

Elle le foudroya du regard et fronça les sourcils. Avec cet air là on comprenait au premier coup d’œil qu’elle n’accepterait aucune réprimande. Elle le laissa méditer le temps que le silence s’installe à nouveau puis elle enchaîna sur autre chose.

« Par contre… »

La jeune fille reprit un air malicieux et se pencha avec un grand sourire près de l’oreille du jeune homme.

« Je en suis pas contre à ce que tu m’achètes des vêtements. Je ne compte pas rester dans cette tenue bien longtemps. »

Elle lui attrapa le bras gentiment et continua à l’observer en souriant. Rien que l’idée de pouvoir acheter de nouveaux vêtements lui faisait plaisir et elle gardait la banane jusqu’aux oreilles. Seulement elle le perdit bien vite car la lèvre d’Enzo se remit à saigner.

« Il y a été vachement fort ! »

La jeune fille posa délicatement un index sur sa lèvres et enleva le sang qui perlait à petite goutte sur sa manche.

« Tss… Mon pull va devenir une éponge à sang à force. Tu as vraiment intérêt à me payer une séance shopping. »

La rangaine sur 'acheter les sentiments des autres' Enzo avait du l'entendreu un milion de fois depuis sa naissance. A croire que le monde entier voulait qu'il comprenne le sens de ses mots. Sens qui bien sûr lui échappait totalement. Comment pouvait-on s'attacher à quelque chose de matériel comme un sac ?

" Tu- "

Il stoppa net en croisant le regard meurtrier de Miki. Ne voulant pas s'attirer les foudres il se contenta de marmoner quelques paroles compréhensible seulement par lui.

* M'énerve, m'énerve, m'énerve... *

Le soupir chaud de Miki s'infiltra dans ses oreilles. Un frisson le parcourut. Il tourna ses yeux sombres vers elle. De toute évidence faire les boutique la remplissait de joie. Inmédiatement il voulut brider cet entrain mais avant que ses lèvres ne remuent, de nouveau elle plaqua un bout de tissu sur celles-ci.

Pour répondre convenablement, il lui saisit le poigné.

" D'accord, mais tu devrais te limiter à 500 euros. "

Enzo pensait avoir marqué un point. Il n'imaginait pas tout ce que l'on pouvait s'acheter à ce prix là. Quand lui faisait les boutiques le plafond minimum était de mille euros.

* Elle ne va pas pouvoir s'acheter grand chose à ce prix là. *

" C'est ou ça ou rien. "

« D'accord, mais tu devrais te limiter à 500 euros. »

Miki se pinça les lèvres. Cinq cent euros c’était énorme, inconcevable… Avec ça elle allait pouvoir s’acheter plusieurs bout de tissus qui la metterront en valeur convenablement.

« Yatta !! »

Elle fit de son mieux pour lui sauter au cou avec un poignet en moins mais néanmoins elle l’étreignit chaudement. Quand elle mit fin à son étreinte elle passa une main devant ses yeux pour le réveiller.

« Hé ho ! Tu peux me lâcher ? »

Une fois Miki libérée, elle se leva d’une humeur toute nouvelle. La joie l’emportait, elle était optimiste et essayait d’oublier son sac. Désormais, elle se ferait d’autres souvenirs… Et puis, son futur sac, elle le voulait grand, grand, très grand ! Il lui fallait aussi de jolies petites ballerines et un beau pantalon et aussi une chemise à sa taille…

Franchement pour Enzo, il n'y avait pas de quoi s'extasier. Cinq cent euros ce n'était vraiment pas grand chose pour se vêtir convenablement. Il se maudit intérieurement d'avoir mis la bride trop haute. Alors comme ça les pauvres savaient s'habiller pou si peu ? Il avait beaucoup de mal à s'imaginer un T-short à vingt euros et moins encore des chaussures à trentre euros. Aujourd'hui, rien qu'avec ce qu'il avait sur le dos, le montant devait s'éleva au dessus de la barre des mille cinq cents euros.

Déjà il pouvait s'imaginer entrer dans de modestes magasins pas plus grands qu'une cage d'ascenseur. Des toiles d'araignées penderaient au plafond tandis qu'une vielle femme s'avanceraient vers eux pour les servir. Il en frissona déjà.

Une main s'agitant devant son visage le ramena sur terre.

" Hein ?! Quoi ?! "

Mais son interloctrice semblait déjà s'occuper d'autre chose. Elle préparait la liste de tout ce qu'elle comptait acheter. La journée promettait d'être longue.
Enzo regarda autour d'eux pour ne voir que des murs à moitié morts, prêts à s'écrouler à tout moment. Son regard longea une immense façade et se perdit dans le bleu du ciel. Il fut soudainement prit de vertige et plaqua une main contre sa poitrine.

* Pas devant elle... *

Alors qu'il s'était vaguement plié en deux, il se redressa précipita. Ses traits étaient plus tirés que d'habitude.

" Bon on y va ? On va pas rester là indefiniement. "

Elle l’écouta à peine, se demandant ce qui lui arrivait. Il avait peut-être cru que ça ne se verrait pas mais il semblait fiévreux. Miki l’observa un moment puis finalement se mit à marcher droit devant, ne voulant pas énerver sa Majesté.

« Si ça ne va pas, on ferait mieux de boire un coup quelque part avant de repartir. »

Pour Miki, boire un coup la remettait toujours d’aplomb. Elle connaissait des endroits très fréquentés et d’autres beaucoup moins. S’il ne se sentait vraiment pas bien, un endroit calme serait sûrement plus approprié mais… Il fallait déjà qu’ils y arrivent. Le garçon semblait perdu dans ses pensées et si bien que la jeune fille alla le chercher pour lui prendre la main et le faire marcher plus vite.

« Oui, boire un verre ça te remettra d’aplomb ! Parce que, pour le moment, le sac à patate c’est toi. ! »

De ce fait elle l’emmena vigoureusement et donc pas de la manière la plus délicate, jusqu’à un bar deux rues plus loin. Elle y entra en tenant toujours la main d’Enzo pour qu’il ne se perde pas ne chemin, sait-on jamais… Arrivés au comptoir elle le lâcha et s’assied sur un grand tabouret.

« Alors, qu’est-ce que tu prends ? Si tu en es capable… »

Elle-même ne se posait pas la question. Devant elle, on avait posé un petit verre d’alcool qu’elle prenait souvent ici. Pour l’instant, Miki n’avait jamais finit saoule, elle espérait qu’Enzo n’était pas sensible à l’alcool non plus.

Il devrait vraiment mal joué la comédie pour qu'elle le remarque inmédiatement. Pour qu'il aille mieux, elle ne lui proposa d'aller boire un coup. Enzo la regarda, tentant de voir si elle était sérieuse au non. En tant qu'adolescent, il se douait bien que 'boire' ne signifiait pas se contenter d'un verre d'eau. Hors l'alcool n'était pas forcément conseillé dans son état.

" T'es dingue... "

Une affirmation qui était le fruit d'une longue réflexion sur l'attitude plus que bizarre de Miki. D'abord elle lui avait bousiller le dos, après lui avait marteler la tête avec sa voix et pour finir elle voulait le plonger dans l'alcool. Quelle veine de l'avoir rencontré...

" Nan... "

Mais sa réponse bien que négative ne suffit pas à décourager l'adolescente qui c'était déjà emparée de son bras et commençait à le trainer dans toute la ville.

Arrivés sur les lieux, ils s'asseyèrent derrière le comptoir. La fumée était si épaisse au dessus de leur tête qu'Enzo avait du mal à distinguer le plafond. Par la suite Miki le prit par les sentiments.

" Pas capable hein ? Je vais même te laisser choisir ce que je dois boire "

* J'y connais rien moi -_- *

" Pas capable hein ? Je vais même te laisser choisir ce que je dois boire "

Elle pouffa de rire et tapa sur le bois de la table pour demander la même chose qu’elle. C’était un petit verre, à peine plus grand que le pouce, dans le quel il y avait un liquide blanc dont la composition était inconnue de Miki. On pouvait se dire que c’était tant mieux car elle aurait sûrement utilisée la recette pour créer des explosifs… Lorsque le deuxième verre atterrit sur le comptoir en face du jeune homme, elle prit le sien entre ses doigts et le souleva.

« À moi. »

Miki hocha la tête puis approcha le verre de ses lèvres pour ingurgiter le liquide qui glissa dans son corps comme un serpent de feu, lui brûlant au passage l’œsophage. Elle reposa le verre qu’elle avait bût cul sec et toussa.

« Un seul me suffit à moi. »

Une main devant la bouche pour ne pas postillonner sur les autres et les yeux résolument fermer, elle se tourna vers Enzo en faisant la grimace.

« Alors ? »

Elle ne perdit pas de temps et commanda inmédiatement deux verres qu'on leur servit dans la minute qui suivit. Non sans une grimace, Enzo regarda la substance. Elle avait une tinte laiteuse et pourtant était presque translucide. L'adolescent jeta un oeil à Miki qui portait déjà le verre à ses lèvres.

* Défintivement folle... *

A nouveau Enzo s'assura qu'il n'y avait rien de suspect dans son minuscule verre au contenu au bord de la bizarrerie. Finalement, il le prit entre ses doigts et le leva au niveau de sa tête.

" Allons-y... "

La substance glissa lentement le long de sa gorge. A l'intérieur la température avait du doublé. Enzo lâcha presque le verre sur la surface de bois, et se pencha en avant. Son visage se cacha dans ses bras repliés tantis qu'il commençait à tousser.

" Un verre me suffira également. " Dit-il dans sa barbe.

« Allons-y... »

Alors qu’il portait l’alcool à sa bouche, la jeune fille écarquillait les yeux pour pouvoir mieux observer sa réaction. Elle fût sans détour et elle pût à peine se retenir de rire. Il n’y avait pas deux jours il ne serait jamais rentré dans ce bar avec elle.

« Allons… Tu es un homme maintenant. Quoi que… Pour ça il faudrait que tu m’embrasses. »

Miki lui fit un grand sourire puis se racla la gorge pour appeler le barman. Elle lui demanda le même cocktail aux couleurs orangés qu’il y avait sur l’affiche juste en face d’elle. Il éleva un sourcil et s’en alla le préparer.

« Chaque soir j’en goûte un nouveau après ce petit verre habituel. Ca me remet en forme après une dure journée. »

Le sourire aux lèvres elle plaqua sa main contre le dos d’Enzo et le frotta.

« Ca va ? Tu ne tiens pas le choc où tu te sens encore plus mal ? »

Curieuse de savoir comment il se sentait après ce petit verre fort désoxygénant, elle arracha son cocktail de la main du barman et le laissa en suspend en attendant une réponse de la part du jeune homme.

Miki se figea lorsqu’il s’approcha tout près d’elle. Comptait-il vraiment l’embrasser sur le champ ? Il n’en semblait pas ravi. S’il se forçait, cela n’avait rien de très bien amusant. Si c’était le terme.

« Euh… »

Avant qu’elle n’aie finit il s’était emparé de ses lèvres. Cet instant lui sembla bien doux et à la fois douloureux dans sa poitrine. Un courant électrique lui traversa le corps avant qu’elle ne stop le baiser en entendant des sifflements de toute part. Ce n’était pas par pudeur. Une sorte de peur s’était emparé d’elle à cet instant.

« Si tu te forces, ça n’a rien de plaisant et pour l’un et pour l’autre. ‘Spèce de nul. »

La jeune fille scruta son visage pour y déceler une quelconque émotion qui aurait pût prouver qu’il était déçu ou qu’il se sentait gêné. Peut-être même les deux à la fois… Elle ne savait pas s’il était important qu’il soit dans tous ses états mais cela lui aurait sans doute plu.

Avant de ne pouvoir trouver quelque chose sur son visage elle se tourna face au bar et y déposa son cocktail avant de se frotter les mains et d’à nouveau se tourner vers le jeune homme.

« Je vais t’apprendre, d’accord ?! »

Toute excitée de cette perspective, elle enroula ses mains autour du cou du jeune homme et s’approcha plus près encore des lèvres d’Enzo pour finalement y coller les siennes tout en souriant. Ses yeux se fermèrent doucement tandis qu’elle rejoignait la langue de son partenaire pour un baiser tendre. Cette fois-ci encore les sifflements et les acclamations fusèrent mais plus fort. Les gens riaient de bon coeur et lançaient des appels à Miki pour qu’elles leur apprennent à leur tour. Sans se soucier plus que ça d’eux elle se détacha d’Enzo, rougissante comme une pivoine avant de se cacher derrière son cocktail qu’elle vida d’un trait puis qu’elle reposa très vite.

« On y va ou tu veux encore quelque chose ? »

« Qui est-ce qui veut quoi ici ? »

Elle passa une main dans ses longs cheveux en entortillant quelques mèches autour de ses doigts fins. Miki était bien anxieuse en voyant approcher le barman l’air décidé. Il s’arrêta pile poil devant elle et tendit la main. Elle fit non de la tête puis pointa Enzo du doigt. Le grand homme soupira doucement et pivota vers le jeune homme en gardant toujours la main tendue.

« Ca fera 28 € et Miki, arrête de faire des cochonneries dans mon bar. »

Son visage se détendit elle fit un grand sourire au gérant qui savait bien qu’elle ne s’arrêtera jamais de mettre un peu d’ambiance dans ce vieux bar poussiéreux. Il était de mise qu’après tout elle s’amuse de temps en temps et ce soir elle avait prit du plaisir. Rien que ce mot la rendait folle ! Comment avait-elle pût prendre du plaisir à embrasser cet imbécile ?!

« Apparemment le barman veut quelque chose lui. »

« Moi, j’veux un baiser ! »

Répondit l’un des hommes assis près du bar. D’autres répondirent la même chose avec un ton enjoué, espérant certainement une ronde. Miki eut un rire léger puis se leva pour s’incliner.

« Pas ce soir messieurs. »

Elle laissa Enzo la rejoindre tout en continuant à marcher vers la sortie. L’air devenu trop suffoquant dans cet endroit elle avait peur d’avoir une nouvelle crise de claustrophobie. C’était donc avec soulagement qu’elle passa la porte et se prit de plein fouet le vent glacial. Il plaqua plusieurs mèches de ses cheveux devant ses yeux qu’elle retira prestement pour mieux voir ce qu’il en était. Elle ne savait pas quelle heure il était mais il n’y avait pas un chat, ce n’était pas pour la rassurée.

« Alors, tu te dépêches ? »

Miki se retourna pour accueillir Enzo qui avait apparemment traîné les pieds. D’un geste vif elle ouvrit grand les bras et pencha la tête sur le côté.

« Câlin ? »

Elle adorait passait du méchant côté au doux côté avec lui même si le doux était beaucoup plus agréable.

Enzo suivit la scène du regard sans comprendre tout de suite. Quand le barman s'approcha vers lui, la main tendue, Enzo le regarda dans le blanc des yeux. Qu'est-ce que voulait cet homme au ventre rebondie et à l'aspect miteux ? Un signe de tête de Miki le mit sur la voix.

* Parce qu'en plus je dois payer ! *

Il roula des yeux et soupira tout en plongeant ses doigts dans sa poche. Enzo prit soin de sortir le plus petit billet qu'il est mais c'était toujours beaucoup trop pour trois petits verres. Le barman mit un temps fou pour lui rendre sa monnaie. Pendant ce temps les autres réclamaient leur propre baiser.
Enzo se retourna vers eux, le regard noir prêt à bondir sur le premier qui oserait se lever.

" Gardez vos distances. "

Une mise en garde qui ne laissait présager rien de bon. Les plus valeureux se levèrent aussi sec, mais finalement regagnèrent leur place sagement. L'un d'eux se permit cependant une petite réflexion.

" T'as interêt à faire gaffe. "

C'était le barman qui avait le poing fermé au dessus de la paume d'Enzo. Il lui avait jeter ce conseil à la figure et consentit enfin à donner ce qu'il devait. D'habitude Enzo ne supportait pas qu'on lui parle sur ce ton mais l'alcool avait le don de l'assagir et il se tut. Miki lui rapella combien elle l'attendait et Enzo sortit du bar.

Elle avait les bras ouverts et semblaient desespérement croire que le gars le plus froid qu'elle est jamais rencontré vienne s'y blottir. Au lieu de ça il passa droit devant elle comme s'il ne la voyait pas. Quand il fut juste derrière, il retira sa veste et l'installa sur les épaules de Miki.

" Si tu tombes malade, ça sera encore de ma faute. "

Contrairement à son idée reçu il ne soupira pas en faisant ensuite semblant de l‘ignorer. Il s’était contenté de la contourner pour y poser sa propre veste sur les épaules de la jeune fille. Une douce chaleur avait alors pris possession de ses épaules et elle pût resserrer la veste autour d’elle facilement car elle était largement plus menue qu’elle. Elle se mit à chercher du regard Enzo pour le remercier. Il se tenait toujours derrière elle.

« Arigatô. »

Miki se leva sur la pointe des pieds et colla tendrement ses lèvres sur une des joues du jeune homme. Quand ses talons regagnèrent le sol elle souriait comme une petite fille à qui on venait d’offrir son cadeau d’anniversaire.

C’était un vrai côté de sa personnalité, l’enfantin. Avec des parents qui n’arrêtent pas de se disputer et vous qui vous ennuyez dans la pièce d’à côté… Ce n’était pas la joie tous les jours. N’importe quelle marque d’affection la touchait beaucoup, comme celle dans l’ascenseur mais généralement elle se mettait à hurler prétextant qu’elle n’avait besoin de rien. Ce qu’elle désirait le plus en ce moment ce n’était ni son sac, ni un abri pour la nuit, c’était une personne avec qui partager de la tendresse, des rires et des colères. Quelqu'un qui la rendrait complète et utile en quelque sorte.

Son index se posa sur ses lèvres tandis qu’elle sautillait sur place pour voir où ils étaient. Elle fronça les sourcils et se mordit la lèvre inférieur tout en tapotant avec un doigt sur celle-ci, la mine dépitée elle s’arrêta de sauter et fixa Enzo, coupable.

« Je ne me rappelle plus où on est… J’ai peut-être trop bu… »

Miki dirigea son regard vers le sol et réfléchit quelques secondes avant de déclarer :

« Tu aurais dût m’en empêcher ! On ne laisse pas une jeune fille boire comme ça, surtout si c’est elle qui connaît le chemin ! Franchement… On aurait pût éviter ça… Je suis sûre que c’est ta faute. »

Inquiète du silence elle posa son regard sur le jeune homme. Comme elle ne souhaitait pas abandonner et voulait le voir réagir elle continua sa longue tirade comme quoi il était seul coupable…

« Ta faute ! Ta faute ! » Se mit-elle à chantonner en penchant la tête de droite à gauche chaque fois qu’elle disait le mot ‘faute’. Elle n’était pas prête de s’arrêter…

« Comment ça tu ne sais pas où on est ? »

La tête penchée sur le côté, les yeux dans le vague elle arqua les sourcils et prit l’air innocent. Comment est-ce qu’elle pouvait être coupable avec une telle expression ? On aurait dit une petite fille qui ne sait pas quoi répondre.

« C’est pas de ma faute…. »

Miki releva la tête au moment où le jeune homme s’en allait furieusement vers un endroit fixe. Il hurlait et gesticulait encore et toujours. Ce qu’il pouvait être énervant à partir comme une toupie et à ne jamais réfléchir. Il aurait quand même pût essayer de se demander d’où ils venaient ou encore mieux, il aurait pût demander à quelqu’un !

« Quoi ?! Comment ça je suis responsable !? Ca veut dire quoi ?! Que sans quelqu'un dans ton dos t'es pas capable de faire les choses correctement !? »

Elle secoua sa tête en faisant valser des mèches de cheveux au-dessus de sa tête. Qu’entendait-il par cette dernière phrase ? Que c’était une incapable ? Une petite fille sans jugeotte ? Ni une, ni deux elle lui courut après et le rattrapa en colère.

« Non mais pour qui tu te prends ?! On ne peut pas plaisanter un peu ?! Et tu ne peux pas non plus réfléchir avant de partir n’importe où avec ta fierté à la con ?! Et ne me prend pas non plus pour une conne à chaque fois que je dis quelque chose. »

Après cette déclaration forte et mouvementée elle s’en alla dans la direction opposée en priant très fort pour qu’il ne la rattrape pas et puis de toute façon, il ne le ferait sûrement pas. Les femmes il n’y comprenait rien et passer pour une imbécile à chaque fois qu’elle disait quelque chose… Bien sûr qu’elle faisait semblant ! Elle savait parfaitement le chemin du retour et tout ce qu’elle avait voulu c’était l’énerver un peu. Rien de plus.

« Quel con ! »

Elle claquait des pieds sur le sol et regardait fixement droit devant elle sans penser à l’endroit qu’elle désirait rejoindre. Quelques larmes commençaient à apparaître au coin de ses yeux avant qu’elles ne les effacent d’un geste rageur. Pourquoi fallait-il qu’elle réagisse différement depuis qu’elle le connaissait ? Tout prenait une importance bizarroïde et elle devenait sensible à chacune de ses remarques. Miki avait peine de retenir un sanglot tellement elle se sentait pitoyable à son tour jusqu’à se qu’elle se heurte à quelqu’un.

Le souffle coupé elle leva les yeux sur un homme qui avait apparemment beaucoup bu. Son haleine empesté l’alcool et ses yeux brillaient tels des phrases un soir de brouillard. Sa main pressait le poignet de la jeune fille qu’il la ballottait dans tous les sens.

« Qu’est-ce que fait une aussi jolie fille à cette heure-ci et seule ? »

Miki serra sa main libre en un poing qu’elle prépara à envoyer dans la figure de l’ivrogne. Celui-ci tendit la main vers ses fesses et elle choisit ce juste moment pour le cogner entre les deux yeux avec force. Sous le choc il la lâcha et porta ses deux mains à sa figure en la traitant de tous les noms. Miki en profita donc pour courir mais le mec n’en avait pas finit, même avec le visage ensanglanté. Il la rattrapa puis la fit tomber lourdement sur le sol.