Petit boulot [PV]

Voilà qu'elle s'était emportée et avait prit la fuite. Enzo se crispa. A ce moment il aurait pu incarner l'indécision à lui tout seul. Il s'était mis à longer la rue à tord et à travers en marmonant tanôt des injures, tantôt des phrases sans queue ni tête pour un passant aux yeux rivés sur lui. Les traits de son visage marquait inéxorablement une grande contrariété. Son corps souhaitait continuer sa route mais sa tête lui faisait obstacle. Alors qu'il avait finalement atteint le bout de la rue il s'arrêta soudainement.

* Et s'il lui arrivait quelque chose ? Elle est tellement tête en l'air, maladroite, arrogante, têtue, obstinée et ... belle. "

Enzo se revisionna la scène de la voiture. Ses poings se serrèrent encore d'avantage tandis que ses dents grincèrent.

* Manquerait plus qu'un idiot comme lui, lui mette la main dessus. *

Sans se poser d'autre question, il pivota et fit demi tour. Presque au pas de course il parcourut de long en large les rues alentours sans trouver aucune traces d'elle. Essouflé par l'anxiété, il s'appuya contre un poteau élèctrique au coin de la dizième rue parcourut.

* Mais ou est-ce qu'elle est ? *

Miracle ! Enzo consentit à demander de l'aide. Il accosta un passant qui fit un pas en arrière en voyant son accoutrement.

" Euh, vous n'auriez pas vu une fille d'à peut prêt cette taille, les cheveux noirs, habillée n'importe comment ? "

Un vague non et le passant s'enfuit. Enzo tout en le maudissant des yeux demanda à une dizaine de personnes pour finalement obtenir toujours la même réponse.
Enzo s'engagea dans une ruelle qui n'avait pas l'air très bien famé. Des cries résonnèrent dans ses oreilles. Sans attendre d'avantage, il arpenta la rue. Un coup d'oeil à droite, un coup d'oeil à gauche et il la vit. Hors de lui, l'adolescent avait emprunté son caractère le plus noir. Il ne perdit pas de temps en discussion inutile et souleva l'alcoolique. Crochet du droit, du gauche et déjà l'homme était à terre.

Enzo s'accroupit vers Miki pour s'assurer qu'elle allait bien.

" Miki ! Ca va ?! "

Elle sentait des petits tremblements naîtrent partout dans son corps tandis que son bras gauche ressemblait à une montgolfière. Violet puis noir, son avant-bras avait ensuite doublé de volume pour finir par ressembler à un bloc de pierre... Chaque minute, sa nature changeait. Ses yeux s’étaient alors remplis de larmes au fur et à mesure qu’elle avait pris conscience de la présence d’Enzo, ce n’était pas le moment qu’il emploit un ton doux…

« Miki ! Ca va ?! »

La jeune fille attrapa sa cravate pour le tirer vers elle et ainsi l’enlacer avec son bras restant. Il n’était pas nécessaire d’éclater en sanglots dans ses oreilles, elle se serait sentie honteuse. Elle ne fît que pleurer silencieusement en s’accrochant à lui, comme une pauvre fille, comme une amoureuse qui ne veut plus lâcher son Roméo.

« Je ne suis qu’une idiote. Je suis désolée. »

Les excuses se perdirent dans sa gorge, sa fierté ressurgissant au même moment. Demain elle ne voudrait même plus admettre qu’elle avait dit ça, mais ils n’étaient pas encore demain. De grosses larmes roulaient sur ses joues pour finir sur l’épaule d’Enzo. C’est à ce moment là qu’elle essaya d’utiliser son bras gauche pour remettre correctement la veste du jeune homme sur ses épaules mais que la douleur la stoppa net dans son geste, la crispant.

Elle se détacha lentement du jeune homme pour se relever seule tout en s’empêchant de grimacer. Même si elle ne pensait plus qu’au lancement infernal dans son avant-bras, la honte la gagnait naturellement. Sans même la chasser et surtout en la provoquant, la jeune fille se blottit à nouveau dans les bras d’Enzo. Plus jamais elle ne pourrait le regarder en face sous peine de crier des horreurs rien que pour éviter les douces idées que son esprit lui susurrerait.

De peur que l’alcoolique ne se réveille, même après les coups phénoménaux d’Enzo qu’elle avait royalement ratés, elle se pressa de marcher plus loin toujours aussi agrippée à son sauveur. Rassurée en remarquant un lampadaire près d’un carrefour, elle y trotta en se demandant qui des deux menait l’autre.

Une fois sous la lumière elle se rendit compte qu’elle n’avait pas décroché un mot depuis tout à l’heure. Elle s’était juste accrochée à Enzo car elle se sentait protégée mais elle se jura que ce n’était que pour ce soir. Miki ne comptait pas être à la botte du jeune homme plus longtemps, ç aurait été un affront pour sa fierté. La jeune fille gardait malgré tout un peu de son caractère tout en étant terrorisée et emplie de douleurs.

« Si tu en parles comme étant le héros, j’te tue. »

Miki se força à rire puis laissant le silence les envelopper, pendant qu’elle se demandait si elle pouvait l’embrasser… Ce soir elle pouvait bien se laisser aller à ses sentiments, de toute façon demain serait un autre jour.

Elle glissa contre Enzo pour se mettre face à lui puis déroula son bras de celui du garçon pour passer sa main le long de son épaule puis jusque dans son cou qu’elle caressa lentement, en prenant son temps. Puis à ce moment là, elle releva la tête qu’elle avait laissée baissée tout le long pour regarder ses lèvres puis ses yeux. Elle ne restait pas bien longtemps sur ses yeux, évitant son regard de peur qu’il y trouve quelque chose qu’elle ne voulait pas montrer comme de la tendresse ou même de l’amour. Ce mot la fit frissonner et elle blottit son visage dans son cou tout en se levant sur la pointe des pieds encore une fois. Il y avait une sorte de chaleur apaisante qui émanait de lui puis comme un parfum de caramel qui s’échappait de sa peau. Cette idée fît naître un sourire sur ses lèvres et la décida à dé^pser un baiser dans son cou avant d’en déposer un autre juste à côté de ses lèvres puis sur celles-ci au final. Miki se décida alors d’approfondir avec douceur son second baiser à l’intention d’Enzo mais avec, cette fois-ci, une toute nouvelle avidité de l’autre. Quelque fois elle s’amusait à lui mordre les lèvres comme dans un excès de désir puis s’éloignait pour reprendre son souffle et ainsi mieux continuer à l’embrasser, une troisième, puis une quatrième et une cinquième fois. Une foule de sentiments l’inondait à chaque fois qu’elle sentait ses lèvres entrer en contact avec celles du jeune homme, la peur avait la plus grande part. Si jamais elle quittait ses lèvres, elle se sentait tout d’un coup à la fois vide et trop pleine de choses qu’elle voulait lui faire sentir à lui aussi. Alors avec désespérance elle s’agrippait à son cou et à ses lèvres, ne voulant surtout pas quitter l’un ou l’autre. Mais il eu un moment où elle n’en puis plus.
Elle reposa ses pieds, dont les pointes étaient endolories d’avoir aussi longtemps soutenu son pauvre petit corps, puis respira l’air tout autour d’elle, renouvelant son oxygène. Sa main droite glissa du cou d’Enzo et se posa sur son bras gauche, totalement inerte.

« Qu’est-ce qu’on fait ? »

Déclara t-elle en observant le sol avec un nouvel intérêt. La jeune fille n’était pas contre d’autres baisers n’osaient pas demander. Et puis si ça se trouve, il n’avait pas apprécier et allait s’en aller, totalement furieux.

Le visage inquiet il l'embrassa du regard dans l'espoir infime de lui faire oublier une quelconque peur, une quelconque douleur. En voyant son bras, il s'en voulut. N'avoir pas sû être arrivé à temps, l'avoir quitter du regard en la laissant seul, autant de décisions qui lui restaient en travers de la gorge. Il déglutina avec difficulté en voyant le bras violacé de Miki.

De sa main valide, elle aggripa de ses longs doigts fins sa cravate qui pendait jusqu'alors dans la vide. Enzo doutait. Etait-ce vraiment la pression exercée sur sa cravate qui l'attirait vers elle ou l'irresistible envie de la serrer dans ses bras ? Tout en étant captivé par ses yeux, Enzo pouvait sentir la peau de son bras l'effleurer avec tendresse.

Nichée au creux de son cou, il put respirer l'odeur de ses cheveux. Un parfum sauvage semblable à celle de la nature mélangé à la douceur d'un jeune printemps. Ses lèvres ne murmurèrent cette fois, aucune remarques désobligeantes. Il se contenta d'écouter. Ecouter ses larmes.

Quand elle releva la tête, Enzo s'était déjà complètement noyé dans son regard. Il l'assura quand elle décida de se lever, seule malgrès les repproches incrustées dans les yeux de l'adolescent. Sachant à quel point elle pouvait être têtue, il préfera garder sa méfiance pour lui. Cependant, elle dû s'appuyer sur lui pour parvenir jusqu'au lampadaire à quelques mètres.

* Ce n'est pas sage qu'elle reste dans cet état. *

« Si tu en parles comme étant le héros, j’te tue. »

Enzo haussa un sourcil. Comme s'il allait tirer profit de la situation. Il prit un air faussement dégagé et décontracté.

" Tu rigoles, je ne veux pas qu'on sache que j'étais avec toi. "

Un très léger sourire débuta au coin de ses lèvres quand il vit celles de Miki s'étirer discrètement. Son regard s'intensifia d'abord au niveau de ses lèvres, puis au niveau de ses yeux. Hésitante, elle finit cependant par s'emparer de ses lèvres. Les précèdents baisers n'égalaient pas celui-là. De temps en temps le baiser s'arrêtait mais jamais ils ne s'éloignaient à plus de deux centimètre. Chacun respirant l'odeur de l'autre, leurs lèvres caressaient leurs jumelles pour annoncer la venue d'un autre baiser dont l'intensité surpassait toujours le précédent. Quand ils en eurent presque le souffle coupé, Miki regagna une position plus stable.

« Qu’est-ce qu’on fait ? »

" Commençons par aller à l'hôpital. Tu ne peux pas rester dans cet état. "

Soudainement, son front rejoignit celui de Miki. Sa respiration s'était accélérée et son coeur faisait des bonds à n'en plus finir. Ce fut lui qui prit l'initiative du prochain baiser. Il y mit toute la passion dont il était capable ne cherchant plus qu'à réchauffer le corps froid en face de lui.
Il réajusta la veste sur le dos de Miki.

[Hôpital]

Ils n’avaient pas mit une heure à trouver l’hôpital. Miki s’était laissée guider par Enzo en s’appuyant doucement contre lui, légèrement dans les vapes ou plutôt, dans les nuages. Son nez était empli du parfum d’Enzo et ses lèvres gardaient la fièvre de leurs baisers. Le sang battait à tout rompre dans sa poitrine et elle eut du mal à chercher un médecin avec toute partie de l’esprit envahit par le jeune homme à ses côtés.

Quand elle se retrouva dans le bureau du médecin après quelques temps d’attente, la forte odeur d’éther souleva tout ses sens et renversa son cœur. Ce genre d’endroit la rendait folle à cause de cette odeur… Néanmoins elle réussit à garder sa tête quand elle prit place dans le siège en face du médecin.

Enzo toujours à ses côtés, elle écouta d’une oreille distraite les remontrances à son intention vis-à-vis de son poids. Quand allait-il lui parler de son bras cet idiot ? Ce n’était pas évident que c’était ce qu’il y avait de plus important ?! Un long raclement de gorge et un sifflement impatient persuadèrent le vieil homme de passer à autre chose. Le médecin prit un air sévère et lui lança d’une voix sèche qu’il fallait passer des radios mais qu’il était pratiquement sûr qu’elle se retrouve avec un plâtre. Ah, la bonne nouvelle…



Après la radio ils étaient allées en salle d’attente, Miki ouvrant la marche comme à son habitude. Enervée par tant d’attente elle s’était assise en boudant sur une des chaises en plastique.

« Je déteste attendre. »

Miki tourna la tête vers les infirmières derrière le bureau de l’acceuil qui semblaient s’endormir sur des tas de dossiers. On ne pouvait pas leur en vouloir, il était près de deux heures du matin mais la jeune fille bougonna de vagues insultes avant de repenser au baiser d’Enzo il y avait déjà une heure ou deux. Ses joues se tintèrent de rouge sans qu’elle y prenne garde.

Fort heureusement pour eux, l'hôpital à quelques minutes de marche. Ils franchirent ensemble les portes de l'hôpital et inmédiatement, Enzo donna l'alerte. Il spécifia bien qu'il voulait le MEILLEUR medecin et les MEILLEURS soins, sans quoi il restait de ramener du monde dans les chambres d'hôpital. Les infirmières mettèrent les menaces sur le dos de l'inquiétude et prodiguèrent ensuite les soins nécessaires. Cependant, elles spécifièrent bien que seul les membres de la famille pouvait l'accompagner dans le cabinet du medecin. Enzo fulmina.

" Quoi ?! Comment ça, seulement la famille !? Laissez moi passer ! "

Enzo commençait à forcer le passage quand un groupe de gardes arriva pour lui bloquer le passage. L'adolescent avait beau être dans la fleur de l'âge, il ne passait pas sa journée à faire des altères comme les quatre personnes en face de lui. Un détail qui ne l'empêcha pas de pester verbalement contre les colosses qui tentaient de le calmer par tous les moyens.
Se ne fut que quand Enzo aperçut Miki sortir qu'il pu regagner son calme. Se précipitant vers elle, on lui apprit qu'elle aurait probablement besoin d'un plâtre et qu'ils devaient attendre les résultats dans la salle d'attente.
Si Enzo faisait les cent pas en jetant des regards attentives à Miki, cell-ci avait préferé se poser sur une chaise et commençaot à râler pour l'attente qu'on leur imposait.

* Encore deux minutes et je les tue. *

Fort heureusement pour eux, une infirmière arriva.

" Les résultats sont arrivées. Veuillez me suivre Mademoiselle. "

Comme on s'apprêtait à l'exclure encore, Enzo se placa derrière Miki, se pencha et l'entoura de ses bras.

" Je peux l'accompagner ? "

" Qui êtes vous ? "

Un faux sourire se dessina sur son visage.

" Son frère. "

L'infirmière douta un moment, mais finalement céda. Après tout c'était son frère, elle n'avait aucune raison de ne pas le laisser l'accompagner.

Quand l’infirmière passa avec ses résultats elle se leva tout de suite, impatiente d’en finir. Seulement, quand elle vit Enzo en proie aux gardes du corps elle s’inquiéta et se rapprocha de lui pour écouter la conversation.

« Qui êtes vous ? »

« Son frère. »

Miki fit un grand sourire à l’infirmière et se laissa entourer par les bras de son ‘frère’. Elle était sûre de bien retenir cette excuse, en attendant elle se précipita à l’intérieur du cabinet du médecin une seconde fois mais avec Enzo à ses côtés, et celui-ci semblait fier de son mensonge. Cela lui plaisait-il autant d’être considéré comme son frère uniquement ? Légèrement contrariée elle l’observa en l’interrogeant du regard. Franchement, il n’y pas de quoi être si heureux…

« Mademoiselle ? »

La jeune fille tourna la tête vers le médecin qui venait d’étudier les résultats que l’infirmière lui avait remis. Apparemment c’était bel et bien cassé... Un plâtre s’imposait. Miki se leva et alla s’installer sur la table d’auscultation, attendant qu’on lui mette ce qu’elle allait porter plusieurs mois.



Une fois sortie du cabinet avec sa nouvelle chose, elle se tourna vers Enzo en brandissant son bras dans le plâtre d’un air sérieux.

« Avec ça, je peux cogner plus fort ! Fais gaffe à toi, cher frère. »

Ceci dit, elle partit devant vers la sortie sans attendre de réponse. Elle s’imaginait bien cogner diverses personnes avec ce plâtre. C’était un peu comme un nouveau jouet désormais mais celui-ci l’encombrerait sûrement si elle voulait faire des câlins…
Dehors il faisait frais et les quelques étoiles dans le ciel disparaissaient lentement, le noir d’encre prenait une teinte blanchâtre. Tant pis, pour le retour sous les étoiles. De toute manière ce n’était pas une grande folle de romantisme.

« De là j’espère que tu sais comment on va revenir au lycée parce que moi, je n’en ait aucune idée. x’] »

Elle se tourna vers le garçon et lui fit un sourire penaud tout en agitant son plâtre. La fatigue la gagnait et avec elle la lassitude. Elle bâilla à s’en décrocher la mâchoire puis se laissa tomber contre Enzo. On verrait bien s’il allait la rattraper.

L'un derrière l'autre, ils entrèrent dans la salle aux murs et sol blancs. Le médecin pria Miki de s'asseoir sur la seule chaise en face de son bureau tandis qu'Enzo devait se contenter de rester debout à ses cotés. Il se retint de faire une remarque à ce propos. Quand il se tourna vers l'adolescente, il vit deux yeux interrogateurs à son égard. Il haussa les sourcils, l'air étonné.

* Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fais ? *

« Mademoiselle ? »

En même temps, ils se retournèrent vers le scientifique confortablement installé derrière son ordinateur. Il jeta un rapide coup d’œil aux radios et conclut que le bras de Miki était cassé. Enzo se mordit la lèvre, coupable.
Il attendit sagement qu'on s'occuper du plâtre de Miki avant de mettre un pied dehors en sa compagnie. Les infirmières qu'il avait au préalable agressées se tournèrent vers lui, incrédule. Comment se fait-il qu'il était avec elle ? Pour garder leur emploi, elles préférèrent garder le silence sur ce qu'elles venaient de voir.

« Avec ça, je peux cogner plus fort ! Fais gaffe à toi, cher frère. »

Enzo se tourna vers elle peut convaincue de ses capacités à le mettre K.O. Elle faisait bien une tête de moins que lui et n'avait pas un énorme gabarit, bien au contraire. C'est en la regardant ainsi qu'Enzo comprit à quel point l'être en face de lui pouvait être fragile. Dans les jours à venir, il risquait fort de devenir surprotecteur.

" Garde tes forces au cas où on rencontrait ton copain de tout à l'heure. "

Elle lui avoua ne pas savoir comment rentrer. Et puis sans prévenir elle se jeta dans le vide en direction d'Enzo. Réflexe oblige, il la rattrapa tant et si bien qu'elle se retrouva portée par ses deux bras, un peu comme un mari porte sa femme pour franchir le seuil de leur maison après leur mariage.

" Qu'est-ce que tu comptais faire à l'instant ? "

Se jeter vers lui était un peu comme se jeter dans le vide. Elle avait voulu se sentir dans le vide, complètement en suspend dans le temps et dans l’espace. La fatigue lui donnait envie de tout abandonner sur place et de s’écrouler.

Quand elle sentit les bras forts d’Enzo la rattraper puis la soulever du sol elle ferma les yeux et attendit que tout s’arrête de tourner. Quand ce fût le cas, elle tourna son visage vers celui du jeune homme et à cet instant ils étaient plus près qu’il ne l’était il y a une minute encore.

« Qu'est-ce que tu comptais faire à l'instant ? »
« M’écrouler, entrer en contact avec le sol, prendre conscience de ma bêtise pusi finalement me rendormir sur le béton. » Elle leva les yeux au ciel, fît mine de réfléchir puis revint aux yeux d’Enzo en souriant bêtement. « Oui, c’est bien ça. »

Ses traits se firent plus fatigué et elle posa lentement sa tête contre l’épaule du jeune homme. Son souffle chaud caressant sa peau, elle se plaisait à imaginer ce qu’il devait ressentir. Est-ce qu’il l’aimait ? Est-ce que demain, dans une semaine ou dans un mois elle garderait cette même tendresse et ce pincement au cœur quand elle était près de lui ? Elle avait peur de perdre ces sentiments comme on sombre dans la routine.

Elle passa son bras plâtré derrière le cou du jeune homme et posa l’autre sur son ventre. En poussant un petit rire sadique elle releva la tête pour le fixer avec un air de tyran.

« En avant, homme ! »

[Direction.. où tu veux ! xDDD]

« Tu cherches à me mettre en colère, hein ?! »

Elle hocha la tête de haut en bas en faisant ce petit sourire coupable qu’elle savait si bien faire et qui ne faisait que la déculpabiliser au final.

« Peut-être bien. »

Miki crût qu’il ne la tiendrait pas davantage dans ses bras alors elle ressera ses bras autour de lui, comme un caprice.

« Bon, alors je te ramène au lycée. »

Aïe. Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire… Ses doigts se mirent à jouer avec les cheveux dans la nuque d’Enzo, cela l’aidant à réfléchir plus vite.

On pouvait être quasiment sûr qu’il allait se mettre en colère mais ça, ce n’était pas le plus important. Elle adorait le voir rager. Le vrai problème c’est qu’au final elle n’avait pas de chambre.

« Tu va te fâcher mais… Je suis externe de mon propre chef. »

La jeune fille tourna son visage derrière le jeune homme pour ne pas le voir s’énerver. Même si elle aimait ça, il ne fallait pas qu’elle le montre. Qui sait comment il réagirait en sachant cela ? Bref, elle continua à caressait sa nuque et ses cheveux dans l’espoir de paraître tout à fait décontractée. Il trouverait bien une solution. Elle l’espérait.

« Non ! Non ! Je ne veux pas vivre par ton argent ! »

Miki ne pouvait pas se débattre avec un bras handicapé alors elle faisait exprès de traîner les pieds mais comme il accélérait la cadence elle courut presque derrière lui, en se crispant de douleur.

« Arrête ! Je veux vivre par mes propres moyens ! »

Comme il ne semblait pas disposé à l’écouter elle se décida à hurler pour le stopper.

« ENZO ! Je ne suis pas partie de chez mes parents pour qu’on me loue une chambre ! ARRÊTE tu me fais mal ! »

Miki était toute rouge et essoufflée. Ses yeux lançaient des éclairs très nets à Enzo, le suppliant et lui criant dessus à la fois. Il ne pouvait pas comprendre qu’elle préférait vivre dans la rue dans l’attente d’un travail plutôt que de vivre tranquillement en devant chaque jour quelque chose à quelqu’un. Elle détestait être à la solde de quelqu’un et surtout à celle du jeune homme. S’il la forçait, elle ne lui pardonnerait jamais.

Sous l’effet de surprise elle en profita pour dégager son poignet de sa main puis elle partit devant en fulminant.

« Alors qu'est-ce que tu veux que je fasse ?! Dis le moi ! Je suis censé te laisser trainer dans les rues sans rien faire ?! "

Miki observa ces traits tendus et ce regard perdu. Elle avait peur de ce qu’elle allait lui dire, peur de se sentir misérable face à lui alors elle baissa les yeux au sol rassembla toute sa dignité pour lui répondre.

« Je vais me dégoter un travail, gagner suffisamment d’argent pour m’acheter un appartement et tout ira pour le mieux ensuite. »

Elle n’en était plus si sûr. Et si finalement elle se reposait contre lui et se laissait faire ? Si la luxure s’emparait d’elle le temps de quelques jours ? Non. Il ne fallait pas qu’elle se détache de son but. Elle était ici pour étudier, trouver un boulot, gagner de l’argent et trouver un appartement.

« J’me sens misérable quand tu me parle d’argent et encore plus maintenant que je n’ait plus mon sac. J’avais tout ce que je possédais dedans. Ce n’est peut-être rien pour toi et je ne suis sûrement qu’une fille de passage mais quand même.. Ne me rend pas plus misérable que je ne le suis déjà. »

D’un air grave elle se força à le regarder dans l’attente d’une réponse. N’importe laquelle aurait suffit tellement elle se sentait désespérée… Complètement perdue par tout ce qu’il pouvait lui offrir alors qu’elle n’avait rien.

« Je vais me dégoter un travail, gagner suffisamment d’argent pour m’acheter un appartement et tout ira pour le mieux ensuite. »

Ensuite... Mais en attendant qu'allait-il advenir d'elle ? Qui sait dans combien de temps elle trouvera un travail et même si elle finissait par en dénicher un, il lui faudrait un mois pour qu'elle ait son salaire. Comme à chaque fois qu'il se sentait tendu, piégé, il se mordit la lèvre inférieur.

* Hors de question... *

« J’me sens misérable quand tu me parle d’argent et encore plus maintenant que je n’ait plus mon sac. J’avais tout ce que je possédais dedans. Ce n’est peut-être rien pour toi et je ne suis sûrement qu’une fille de passage mais quand même.. Ne me rend pas plus misérable que je ne le suis déjà. »

Pour tout dire, Enzo avait vraiment du mal à la comprendre. Jamais il n'avait eu besoin de se battre pour avoir quelque chose si bien qu'il ne s'était jamais attaché à quoi que se soit. Bien sûr, il savait que grâce aux contacts de son père, il pourrait peut être retrouvé ce sac, mais depuis plusieurs années déjà, il n'entretenait pas de bonnes relations avec lui. Hors s'il voulait le retrouver il faudrait qu'il franchisse cet obstacle.

" Je ne suis pas d'accord. "

Il détourna le regard, l'air non pas en colère mais vexé.

" Mais.. puisque tu ne changeras pas d'avis. Fais ce que tu veux. Enfin, il y a une condition: jusqu'à ce que tu trouves un travail, je te louerai une chambre d'hôtel. "

Le ton employé laissait présager qu'il ne changerait pas d'avis.

Miki ne savait vraiment plus quoi faire. D’abord elle s’était contentée de l’observer méchamment mais comme il ne la regardait pas elle avait abandonné ce regard et tourné, à son tour, les yeux vers un autre endroit.
Elle ne voulait pas se fâcher avec lui, pas déjà. Pour éviter cela il lui suffisait d’accepter l’offre mais de se plier à la volonté d’Enzo. Cette dernière idée ne lui plaisait pas du tout mais…

« D’accord. Mais à condition d’avoir plus de câlins et de baisers. »

Elle osa un regard vers Enzo, légèrement tendue après s’être laissée vaincue.

« Et aussi, je veux dormir avec toi ce soir. »

Après cette dernière condition, elle releva la tête avec un petit sourire malicieux. Pas sûr qu’il accepte si facilement ce genre de chose…

« Ah ! Et puis toutes les conditions commencent à partir de maintenant. »

Elle joignit les mains derrière son dos et lui fit son visage le plus sage et le plus calme. De cette façon, Miki attendait patiemment ses baisers et/ou câlins. Elle en serait folle de joie si l'acceptait ses conditions... Elle serait esclave de son argent et lui des baisers qu'il devait lui procurer. Chacun son truc.

Aah… Tant mieux. S’il avait décidé de clore le contrat de cette façon, tant mieux. Miki avait d’abord prit un malin plaisir à le voir si gêné puis bientôt entreprenant. Ses mains s’étaient posées sur les épaules d’Enzo, le laissant s’affairer à ses lèvres avec douceur puis bientôt en y mettant tout son cœur. Cette expression lui fit un petit pincement quelque part à l’intérieur et elle se mit à participer plus que beaucoup au baiser. Elle ne savait plus si elle devait s’arrêter mais la question fût bien vite réglée quand elle ne puis plus respirer.

Un petit je t’aime aurait clôt à merveille ce baiser mais elle ne savait pas comment le dire sans que cela paraisse trop officiel. Elle ne comprenait même pas pourquoi elle fuyait devant un si petit mot mais pourtant si lourd de sens au final.

« Je vais devenir droguée. » T.T

Elle déposa plusieurs petits baisers sur les lèvres d’Enzo pendant toute une minute puis elle lui prit doucement la main, presque timidement. C’était la première fois qu’elle faisait ça avec lui.

« On rentre ? »

Bien sûr, quand elle avait parlé de dormir avec Enzo ce n’était pas pour faire des cochonneries, sauf s’il le voulait. Sa première idée était de se blottir contre lui, pour ne pas avoir déjà à le quitter. Lec mecs sont de vrais pervers. ^^

[HJ: t'as raison c'est tous des pervers XD]

Il reignait une réelle sensualité dans tous leurs faits et gestes. Dès l'instant ou ils emrpisonnaient les lèvres de l'autre, au moment où ils se frôlaient. Dans les yeux d'Enzo n'importe qui aurait pu voir l'avide ennivrence de ces tendres baisers. Ils se détachèrent lentement l'un de l'autre presque triste de n'avoir pas pu s'embrasser plus longtemps.

« Je vais devenir droguée. » T.T

Enzo la regard avec un petit sourire au coin des lèvres. Il n'en pensait pas moins. Déjà l'envie de l'étreinte et de déposer ses lèvres sur celles de Miki le démangeait.

« On rentre ? »

Il lui fit un signe de tête approbateur, tandis que ses doigts se faufilèrent entre ceux de l'adolescente. La fatigue commençait à peser lourd sur ses épaules mais pas autant que le fardeau que son père appelait: l'amour. A cet instant il ne comprenait pourquoi son père l'avait tant fuit.

* Quel idiot.. *

[HJ: A toi de poster un nouveau sujet MOUHAHA ! Et le sujet pourra être cloturé. ]

[Na, rendez-vous là. ^^]